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Paris Basketball : comète ou locomotive du basket français ?

On vit dans un monde où le Paris Basketball, six ans après sa création, est l'actuel leader de l’Euroligue, la plus prestigieuse des compétitions européennes de basket. On pourrait ajouter que le club a remporté son premier trophée continental l’an dernier (contre la JL Bourg), a atteint sa première finale de Betclic Élite la même saison, et a décroché son premier trophée domestique avec la Semaine des As en 2023-2024.

Cela fait beaucoup, et c’est plutôt impressionnant. De nombreux médias ont analysé ce phénomène récemment, et le monde commence à se rendre compte qu’il se passe quelque chose avec ce nouveau club de « Paname ». Ici, on va essayer d'expliquer pourquoi on pense que c’est une bonne nouvelle pour le basket français, notamment pour le basket de club (pro, entendons-nous bien). Mais avant cela, faisons un détour par le terrain.

Une intensité folle des deux côtés du terrain

Ce qui surprend tous les observateurs depuis le début de la saison, et encore plus depuis qu’ils ont entamé leur folle série de victoires, c’est le rythme effréné auquel ils jouent. Plus qu’un simple rythme, c’est une philosophie : jouer vite, tirer vite, et maintenir une intensité maximale tout au long des rencontres.

Défensivement, Paris Basketball excelle avec une pression tout-terrain imposée dès que l’adversaire récupère le ballon. Chaque joueur se précipite sur son opposant le plus proche pour l’étouffer et ralentir la montée de balle adverse. Ce système fonctionne particulièrement bien sur les rebonds défensifs ou après un panier encaissé, et c'est devenu une véritable signature.

Des rotations fréquentes et une continuité assumée

Les rotations rapides restent une constante pour Paris. Hérité de Tuomas Lisalo, ce principe se perpétue sous Tiago Splitter, bien que ce dernier l’applique de manière un peu plus flexible. Le turnover toutes les trois minutes permet aux joueurs de maintenir une intensité maximale, en sachant qu’ils auront rapidement l’occasion de souffler.

Cette philosophie repose également sur une grande stabilité au sein de l’effectif. Plus de la moitié des joueurs étaient déjà présents l’an passé, renforçant des automatismes cruciaux. À noter que six joueurs actuels, dont T.J. Shorts, étaient arrivés en provenance du club allemand TB Bonn avec T.Lisalo (Mchael Kessens, Leon Kratzer , Collin Malcolm, Sebastian Herrera, Tyson Ward, en plus de Shorts), contribuant à une continuité encore renforcée cette saison.

Deux phénomènes, moteurs du jeu parisien

Nadir Hifi et T.J. Shorts incarnent parfaitement le style de jeu hyper rapide de Paris Basketball. Shorts exploite les espaces créés par ses coéquipiers pour attaquer le panier avec brio, tandis que Hifi se distingue par des performances spectaculaires, entre tirs clutch et accélérations fulgurantes. Si l’équipe ne se résume pas à ces deux joueurs, ils symbolisent néanmoins l’identité explosive et dynamique du club.

Une bonne nouvelle pour le basket en France ?

On pense que oui, c'est plutôt une bonne nouvelle. On mettra de côté les origines de l'arrivée de Paris au plus haut niveau, qui avaient fait grincer des dents à l'époque (Paris avaitt "racheté" les droits sportifs du club de Hyères-Toulon-Var, ce qui lui avait permis d'accéder à la Pro B par une voie autre que la montée sportive). Nous ne sommes pas partisans et nous n'avons pas de parti pris là-dessus, précisons-le ^^

L’essor du Paris Basketball marque une étape cruciale pour le basket français. Dans le sillage de Monaco, qui a solidifié la présence française au sein de l’élite européenne avec un Final Four en Euroligue en 2023, Paris a le potentiel d’élargir encore cette notoriété.

On peut dire que le basket français connaît actuellement un âge d’or (on a d'ailleurs écrit un article là-dessus cet été) : des talents émergent régulièrement, des équipes nationales performantes, et un engouement croissant se traduit par un nombre record de licenciés (+765 000 en 2023). Pourtant, le sport souffre encore d’un manque de visibilité médiatique. En comparaison avec le football, le rugby ou le handball, les compétitions nationales et européennes de basket restent largement sous-représentées à la télévision et dans les médias généralistes. Vous avez pu regarder Monaco, l'ASVEL ou Paris cette année en Euroligue ? Nous on passe par Betclic TV pour regarder les matches (lol). Pour la Pro A, vous faites comment ? En dehors des matches qu'on va voir à Antarès au Mans, il faut soit s'abonner aux diffuseurs payants, ou se contenter des chaînes et résumés Youtube qui sont dispo sur les réseaux. 

Paris-Monaco diffusé gratuitement sur Youtube ; c'est vraiment Noël ? ^^

L’implantation durable d’un club compétitif à Paris pourrait changer cette donne. En tant que capitale mondiale, Paris attire naturellement l’attention des sponsors, diffuseurs et investisseurs. Le succès du club pourrait donc agir comme un levier pour le développement du basket en France, notamment en créant un cercle vertueux : davantage de visibilité entraîne plus d’engouement populaire, ce qui, à son tour, renforce l’écosystème économique et sportif.

Outre la croissance en termes d’audience, le développement de Paris Basketball apporte un signal fort aux jeunes pratiquants : il est désormais possible de rêver de grandes choses sans forcément quitter la France. Les exploits d’équipes comme Paris ou Monaco inspirent les générations futures, les incitant à suivre les traces des figures emblématiques comme Victor Wembanyama ou Nadir Hifi. A l'heure où la NCAA et la NBA se montrent intéressés (et un petit peu menaçants) face à la formation de jeunes joueurs ici, ce n'est pas du luxe. 

Enfin, la montée en puissance d’un club parisien crédibilise le basket français sur la scène internationale. Avec une place de choix dans l’Euroligue et des infrastructures modernes, Paris Basketball pourrait devenir un modèle pour d’autres clubs français, incitant ces derniers à hausser leur niveau et à investir davantage dans la formation, les infrastructures, et les ambitions sportives. Monaco a été un catalyseur, Paris lui emboîte le pas ; est-ce que l'ASVEL et d'autres suivront derrière ? Pour l'heure, la saison actuelle des français a tout du bon cru. Il faudra confirmer, mais les bases sont intéressantes. 

A condition que tout le monde en profite... 

Bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire ; mais un diffuseur et des droits TV en hausse (par exemple) pourraient amener ce que les autres clubs de basket cherchent depuis un moment. On a cité les trois gros du championnat plus haut, mais il faut espérer que le reste du championnat puisse en profiter aussi, et que ça ne contribue pas seulement à un creusement de l'écart (qui est déjà bien grand).  

Est-ce que ça peut durer ? 

Sur le terrain, difficile à dire, même si les bases de l'an dernier ne se sont pas envolées. C'est sans doute le signe que le travail de fond est solide. Toutefois, un tel style de jeu peut amener quelques trous d'air plus ou moins longs... si Paris connaît quelques contre-performances prochainement, il sera intéressant de voir leur capacité à réagir et à ajuster leur façon de jouer; En dehors, il semble que les ambitions de David Kahn ne sont pas éphémères (c'est le moins qu'on puisse dire). 

La suite svp ! :-) En attendant, on sera à Antarès mi-décembre pour voir l'affiche MSB-Paris. On espère que Le Mans créera l'exploit, avec son style de jeu tout en intensité, prôné par Guillaume Vizade. En tous cas, ce sera une belle affiche à jouer pour Yeguete et consorts. 

HoopsWriter