NBA : Doncic - Davis // Le business ne respecte que l’argent.

Doncic - Davis // Le business ne respecte qu’une chose : l’argent.
Un séisme s’est produit sur la planète basket ce week-end, et ça n’a échappé à personne. Ça a évidemment un retentissement incroyable car personne n’aurait pu penser qu’un GM puisse avoir ce genre d’idée, qui pourrait venir d’un jeu comme Pro Basketball Manager ^^
On vit donc dans un monde où Luka Doncic, superstar des Mavs, a été tradé aux Lakers ; Anthony Davis, superstar des Lakers et champion olympique fait le chemin inverse.
C’est fou de voir qu’on peut trader SON joueur générationnel auquel les fans se sont identifiés. C’est simple, Doncic est le numéro 1 à Dallas dans beaucoup de domaines ; maillots vendus, nombre de points en carrière (presque 29 pts de moyenne), distinctions individuelles ; il restait sur une finale NBA et portait son équipe en playoffs, notamment quand le jeu avait tendance à ralentir et à exiger des actions clutch ; son statut sportif et extra sportif n’est absolument pas à démontrer. C’est bien simple ; Doncic avait un statut comparable à celui de Dirk Nowitzki, c’est dire à quel point le public le considérait comme un joueur intouchable, intransférable.
Cependant, le business nous rappelle qu’il ne considère aucunement toutes ces choses-là. Un statut d’icône ? Une finale NBA ? Des highlights à gogo ? Des éloges à foison ? Une parole de GM ? Rien ne pouvait laisser croire qu’un joueur de ce calibre pouvait se faire transférer comme ça, en MILIEU DE SAISON, à son âge! Mais voilà, comme on le dit en titre, on a franchi un cap en matière de « business is business ». Depuis le séisme, on a quelques secousses qui reviennent et les experts analysent chacun de leur côté les éventuelles raisons de ce qui vient de se passer. Pour nous c’est assez incertain, donc on ne prendra pas ce risque, mais de ce qu’on a compris, le board des Mavs ne souhaitait pas donner un contrat max à Doncic - 345 millions quand même - invoquant des doutes vis-à-vis de son professionnalisme ou sa capacité à glaner un titre à Dallas.
Sport-business ? Non, business-sport…
Vu de notre fenêtre, ce qui nous marque le plus, c’est le fait que ce mouvement d’ampleur monumentale a été déclenché après le fait qu’une ou deux personnes aient décidé d’appuyer sur un bouton en disant « on y va » ; après avoir discuté en scred au téléphone ou s’être vus quelques fois. Les joueurs eux-mêmes n’étaient pas au courant, leur entourage proche et leurs coaches non plus… ce n’est plus du sport-business, mais du business-sport. Un homme d’affaires à décidé de suivre une intuition, a enclenché quelque chose, et boum tremblement de terre. A l’ère où le business prend toujours plus le pas sur les domaines de la vie courante, c’est une suite logique, mais c’est quand même assez marquant ici. On verra si la suite donne raison au GM des Mavs, Nico Harrison, mais le fait qu’il ait pu déclarer « je crois vraiment que nous nous sommes positionnés pour gagner maintenant et gagner dans le futur » semble assez irréel. Une phrase comme celle-là quand tu viens d’envoyer l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de ta franchise chez un concurrent, faut avoir une sacrée dose de confiance.
Pour la petite histoire, Nico Harrison a passé 19 ans chez Nike, en tant que cadre marketing aux opérations basket ; cela lui avait notamment permis de représenter de grands noms et d’avoir de précieuses connexions dans le monde de la NBA. On verra si cette opération/intuition sera couronnée de succès ; en attendant, de prime abord, ce move est quand même perçu comme une perte majeure et c’est aussi vu comme un sacré manque de respect.
Pour rappel, pour les personnes qui n’ont pas l’habitude des suivre les opérations de transfert en NBA, ici on parle bien d’un « trade » ; ce qui signifie que la franchise a la possibilité d’envoyer son joueur dans une autre, sans le consulter ni obtenir son quelconque accord.
Du côté du monde de la NBA, même chose, personne n’était prêt… regardons la tête de Kévin Durant ci-dessous ;-D
De l’autre côté, on a Anthony Davis qui fait le chemin inverse. Là encore, pour le joueur, c’est certainement un choc. Anthony Davis fait une saison très solide : sur le plan des stats, il est au-dessus des ses moyennes en carrière avec 26pts-12reb-3,4pd sur la saison. On peut rappeler qu’il sortait d’une olympiade réussie et qu’avant ça - oui ça faisait déjà 6 saisons qu’il était dans la baie - Davis a été l’une des pierres angulaires du dernier titre des Lakers en 2020, dans la bulle. Anthony Davis, aussi sous-côté se pense-t-il (en référence de l’interview donnée récemment concernant le titre de DPOY qui se refuse à lui), a rendu de fiers services aux Lakers. A 32 ans, le voir considéré comme une monnaie d’échange dans ce trade laisse vraiment songeur... Là encore, difficile de penser qu’AD a eu le respect qu’il méritait. Mais le business ne respecte que l’argent dit-on. Il n’en a cure de savoir que Davis est un défenseur hors-pair et qu’il est un des monstres de la NBA. Le seul truc qui compte côté business, c’est d’obtenir une superstar qui prendra le relais de LeBron ; ça brille, ça claque et en plus Doncic est jeune ! Ça va durer (sans doute), le coup est propre, et donc tant pis pour AD et sa personne.
Et sportivement, on en pense quoi ?
On pourrait penser qu’à très court terme, le deal n’est pas si mal pour les Mavs, qui vont récupérer un All-Star en défense. Mais de là à croire que cette équipe sera meilleure sans sa pièce maîtresse, est-ce qu’on ose ? Être meilleurs signifierait aller chercher le titre carrément. Davis se sait meilleur une jouant au poste 4 avec un big man à ses côtés, et il est vrai que désormais le roster des Mavs présente bien et sera certainement un peu plus équilibré ; oui car malgré tout, même si cette équipe perd beaucoup en génie ; ça devient une équipe qui défendra fort ; avec des joueurs comme Lively, Gafford ou encore PJ Washington, ce sera lourd. Mais est-ce que ça peut marcher dès cette saison ? Dallas avait une équipe construite autour de son génie ; il faut désormais presque tout repenser pour Jason Kidd. Irving est un sacré virtuose, mais le temps sera toujours nécessaire pour construire.
Côté LA, les fans sont probablement hypés par l’idée de voir Doncic est le King jouer ensemble ; on peut être sûr que du côté du Staples Center, ça va se bousculer pour voir ça sur le parquet. Toutefois, il faut aussi rappeler que les Lakers ont des difficultés en défense cette saison. Et ce n’est pas le départ d’AD qui va arranger ça. Les Lakers ont besoin de renforcer leur secteur intérieur, sans quoi les playoffs de cette année s’annoncent plus que compliqués.
Pour revenir sur les termes de l'échange : il envoie à L.A des joueurs tels que Maxi Kleber, Markieff Morris, Max Christie et un premier tour de draft en 2029. La franchise des Lakers a également impliqué les Jazz dans l'échange en échangeant pour Jalen Hood-Schifino et deux futurs choix de draft. On pourrait revenir à un des articles que nous avions écrit il y a quelques mois sur les aprons et le fait qu’on pourrait certainement assister à des trucs bizarres sur le marché des transferts. On ne pensait pas voir CE truc se produire, en février qui plus est. Nous, ce qu’on pense globalement, c’est que Dallas a initié un mouvement très curieux, dans lequel ils récupèrent un all-star tout de même. Mais c’est assez étrange de ne pas avoir cherché à se renforcer davantage… en plus d’Anthony Davis, Dallas a récupéré le performant Max Christie dans l’affaire + un premier tour de draft en 2029 ; pas du tout anecdotique quand on sait les calculs d’apothicaire qu’il faut faire pour gérer les effectifs, mais ça paraît tout de même léger face au départ de Doncic.
Au-delà de ça, comme on le disait plus haut, dans le « business sport » tout ce que vous faites n’a de la valeur que si ça rapporte de l’argent - ou si ça n’en coûte pas trop. Il semble que Doncic allait coûter trop d’argent aux familles Adelson et Dumont, qui ont racheté une grande partie des parts de Mark Cuban il y a un peu plus d’un an. Il semble que Davis ne brillait pas assez pour le maillot jaune des Lakers. Ainsi soit-il.
Des secousses à venir
Ce qui est sûr, c’est que ce trade va en appeler d’autres et qu’on a passé un cap en matière de sport-business. Il y a toujours plus d’argent en NBA, mais il semble que désormais les GM et propriétaires ont décidé de parler un peu plus fort. Les prochaines "free agencies" et "window transfer" seront à suivre en tous cas.
HoopsWriter
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