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JO Paris : France - Canada, le réveil

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Demi-Finale !! France-Canada : le réveil


(source photo : FIBA) 


L’ équipe de France montre un autre visage et sort le Canada en quart de finale. 


Que s’est-il passé entre les 4 jours qui ont séparé la défaite face à l’Allemagne et le quart face à la bande à Gilgeous-Alexander ? On a entendu beaucoup de termes du type « on s’est dit les choses », « réaction d’orgueil », « on a mieux respecté le plan », etc. Bon, ce qui est sûr, c’est que ce genre de métamorphose fait partie des trucs qui font qu’on aime les sports collectifs ; on peut être quasi au fond du trou un jour, et incandescent le lendemain. Les sports d’équipe messieurs-dames !


Bon, essayons de décrypter un peu ce qu’il s’est passé sur le terrain et ce qu’on a observé depuis le début du tournoi : 


Identité défensive à la peine


  • depuis le début de la préparation au tournoi, on avait vu que l’équipe de France était à réaction et pas du genre à imposer son rythme à son adversaire ; le sélectionneur Vincent Collet avait mis en avant une « identité défensive » qui serait le fil conducteur de son groupe pendant le tournoi. Si on a vu une ébauche de tout ça pendant le match face au Brésil - malgré un démarrage plutôt moyen, - réaction disais-je - le game face au Japon a complètement fait voler en éclat les légères certitudes qu'il y avait. Si c’était plutôt pas mal de limiter l’équipe du Brésil à seulement 9 points dans le 3ème du quart-temps ; passer par trou de souris face au Japon et en prendre 90, ça fait mauvais genre. Le plus inquiétant c’est de voir que les bleus ont eu le match en main (+8 dans le 3ème quart) mais ont montré pas mal de fébrilité et de fragilité ; au moment où l’équipe aurait pu engranger encore plus de confiance en éteignant l’adversaire avec quelques stops et des prises offensives, on a plutôt les bleus assez pâles en défense, dominés parfois dans la raquette et bien en difficulté en attaque. Physiquement, certains duels perdus ont été sanctionnés par Kawamura et un Hachimura "fouled out" (respectivement 29 et 24 points), qui ne se sont pas faits prier. 


Collectif limité offensivement 


"Je pense que, par moments, on se trompe dans la façon dont on veut jouer, a affirmé le chef de file offensif des Bleus ces dernières années. De nos jours, la meilleure défense, ça reste l’attaque. Ce n’est plus le jeu des années 90 ou des années 2000, où vraiment tu pouvais défendre demi-terrain. Ton attaque est primordiale pour l’équilibre, pour la transition. Surtout quand tu joues avec une équipe qui est aussi forte en transition que l’Allemagne."


Personne ne l’a ratée, cette décla d’Evan Fournier, probablement frustré après la défaite face aux Allemands ; a-t-elle eu le mérite de déclencher la fameuse réaction d’orgueil pour faire bouger les lignes et renverser la table ? Difficile de savoir à quel point ça a eu un impact, mais on peut s’arrêter là-dessus deux minutes quand même et de nouveau décrypter ce qu’on a vu sur le terrain : 

  • comme on le disait plus haut, les Bleus ont eu un mal fou à imprimer un rythme et emballer les matchs pendant leur préparation ; la faute à quoi ? On les a vu plutôt en difficulté en attaque. Lors du match face au Brésil, on a vu une majorité des ballons passer par Wemby et à un degré différent Nicolas Batum qui s’est bien porté. L’impression est que les bleus n’avaient pas de carte supplémentaire dans leur manche. Sans solution face aux collègues de Schröder, la team s’est fait voler plusieurs ballons - remember cette défense de Theis sur Wemby - et on a vu des situations qui ne semblent pas être dans le plan - Rudy Gobert qui part en dribbles pour faire le jeu - ; en somme on a vraiment l’impression que pour marquer et mettre à mal l’adversaire, c’est compliqué. Loins du cercle, tentant des tirs difficiles après des possessions longues, les bleus voyaient l’écart s’agrandir de façon inexorable. 
  • si on ajoute à ça le fait que l’équipe a eu du mal à jouer dur en défense, la coupe est pleine. Mais pour reprendre Evan Fournier et faire le lien avec ce qu’on vient de dire, le manque de fluidité et de mobilité en attaque a clairement posé problème ; mais ce qu’il y a eu d’intéressant c’est qu’au retour de la pause avec un nouveau cinq et un bon passage d’Isaïa Cordinier (à qui on a rendu hommage sur X ^^), les bleus ont montré un visage plus conquérant des deux côtés du terrain. Plus mobiles en attaque ET plus durs en défense. Une question d’équilibre ? On dirait bien. Chaque match à sa vérité, et on peut certainement penser que les champions du monde allemands ont légèrement relâché la pression en seconde mi-temps, mais c’était intéressant de voir que le passage en zone et le remodelage du 5 pouvait mettre à mal l’adversaire, même si le résultat final était douloureux. 





La meilleure défense, c’est l’attaque, vraiment ?


La deuxième mi-temps face à l’Allemagne a peut-être lancé une dynamique, avec de la mobilité en attaque, une défense en zone qui, même si elle a été mis à mal, a quand même donné du fil à retordre à l’adversaire. Les effets visibles de cette dynamique a amené des changements d’hommes (le premier truc qu’on voit) : il fallait avoir le nez creux pour imaginer Yabusele et Cordiner dans le 5 majeur contre le Canada. Passer Wemby en pivot et laisser Rudy Gobert sur le banc, c’était aussi une grosse cote. 


On a entre temps appris que l’intérieur des Wolves est passé sur le billard la veille du match ; ceci explique-t-il cela ? On ne sait pas, mais ce qu’on a vu, c’est une équipe de France qui a fait une super entame, enfin ! Ça, ça fait plaisir. Un cinq défensif qui démarre fort, joue dur et qui plante ; c’était ça la recette de départ, non ? Disons que le schéma initial a été pas mal modifié avec ces choix d’hommes et changement d’équilibres, en plus de quelques trucs assez difficiles à prévoir, mais on a kiffé : 

  • Wemby en 5, qui a reçu moins de ballons dans ses positions préférentielles, mais qu’on a vu toujours aussi précieux en défense
  • Yabusele qui a pris les espaces et n’a pas hésité à défier les canadiens au large
  • le 4/4 de Cordinier à 3pts, au nez et à la barbe de Gilgeous-Alexander 
  • le panier venu de l’espace d’Evan Fournier
  • les entrées pleines de jus de Lessort
  • le banc qui a joué aussi fort que le 5 majeur, Fournier en tête, mais le reste du roster également


En résumé, en début de tournoi on misait plutôt sur un 5 défensif dans le sillage nos deux tours et les joueurs d’expérience qui allaient faire le plus gros du taf ; mais le gros résultat est venu autrement ; on ne pense pas que l’attaque à elle seule a tout changé, loin s’en faut, mais ce qui est sûr c’est que plus de velléités offensives mettent bien à mal l’adversaire, qui a du mal à s’adapter et joue davantage sous pression. D’ailleurs sur le choix des hommes on a vu passer cette stat ci-dessous qui parle bien (surtout quand tu vois qu’Evan Fournier a mis 15 points hier) ; pas de conclusion hâtive à tirer, mais ça illustre bien le fait que le plan de départ n’avait rien d’immuable.




Un tout petit mot côté canadien, pour indiquer que les redoutés Barrett et Gilgeous-Alexander se sont montrés (44 points à eux deux) sans pouvoir inverser la tendance. Le sélectionneur a laissé entendre en conférence de presse qu’il trouvait que l’arbitrage avait été favorable à l’hôte. Difficile de souscrire à son avis je trouve, mais tous les avis comptent. 


Et la suite maintenant ? Confirmer tout ça en demi avec à la clé une revanche face aux frères Wagner et Dennis Schröder qui nous attendent de pied ferme. 


On s’arrête là, et on prépare un autre post sur Espagne-Belgique chez les filles, qu’on a été voir à l’Arena Bercy. 


A bientôt !


HoopsWriter

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basket, JO Paris2024, equipes de france